Mise en production parcelle maraîchage: demande de conseils, analyse de sol

Bonjour à tous,
Je viens demander conseil! Cela concerne la mise en production d’une parcelle pour du maraichage sur sol vivant. Voici les éléments, et les idées que j’ai à ce jour, pour lancer une production. Si certains ont envie d’y réfléchir avec moi, ce serait avec plaisir: On se sent un peu seul quand on en discute avec des amis maraîchers bio qui ne voient pas pourquoi faire autrement qu’avec le canadien. Donc bon, si ça vous dit d’échanger là dessus, ce serait chouette!

Prairie permanente fauchée (export du foin systématique) et pâturée occasionnellement (chevaux semble-t-il).
Texture: sable agilo-limoneux (15% d’argiles)
MO à 4 ou 5% selon les endroits
C/N: 11
pH eau: 5,5
Taux de saturation du sol (que je n’arrive toujours pas à comprendre): 38%
Gros excès de fer (515mg/Kg)
Ce que j’en pense: sol qui a des atouts (taux de MO, pas de travail du sol) mais semble ne pas beaucoup fonctionner (je suis étonnée du taux de MO si élevé alors que tout est exporté, et que les sols sableux minéralisent extrêmement vite normalement, non? Il semble peu vivant en tout état de cause. J’ai recensé 4 vers de terre dans un cube fait à la bêche.)

Test bêche plutôt satisfaisant:
La motte tient sur la bêche, et se casse sur la bâche (sauf les 10 premiers cm trop tenus pas les racines et difficiles à ouvrir), les agrégats sont assez ronds, sol assez grumeleux, racines et vers de terre présents à 35cm de profondeur, pas de semelle puisque pas de travail du sol (grand atout de cette parcelle). J’ai pu piocher sans soucis à 40cm. Qq cailloux en surface surtout, mais pas trop gros.

Flore présente (de la plus abondante aux simples présences):
Ronce
Dactyle aggloméré
Rumex (je ne sais pas lequel)
Marguerite
Lotier des marais
Flouve odorante
Liondent d’automne (ou autre liondent)
Paturin des prés (ou agrostide capillaire, pas sure de l’identification)
Centaurée noire
Carotte sauvage
Liseron
Simple présence: millepertuis, trèfles, plantain, pâturin bulbeux, fraisier…
J’ai eu de la difficulté à évaluer les taux de recouvrement de chaque plante en revanche.

ITK de mise en production possibles:
Cas 1)

  • Broyage cet été, semis engrais vert dès que possible à l’automne: la surface du sol n’est pas grumeleuse, pensez-vous qu’il soit possible de réaliser un semis à la volée? Il faudrait quand même rouler pour faire un contact sol graine derrière non?
  • Printemps: roulage de l’engrais vert et plantation > problème de réchauffement du sol… Et si je broie l’engrais vert et l’écarte sur le côté, dégageant les planches où je veux planter? Déjà mieux non? Bâchage des planches et plantation dedans alors.
    Dans ce cas-ci, je vois bien comment planter. Mais pour semer, je vais quand même avoir besoin d’un travail superficiel du sol dans ce cas-ci. Je pense utiliser un outil manuel type grelinette dans ce cas.
  • Au niveau ferti: pas sur que l’engrais vert suffise pour relancer suffisamment la vie du sol et garantir une fertilité suffisante dès la première année… Bouchons d’azote organiques au besoin peut-être. Ou plutôt apport de fumier bovin au moment du semis de l’engrais vert par exemple (ça me servirait de roulage! je sème, j’épands, ça colle la graine au sol… enfin j’espère!)

Cas 2) que je pense réserver à la serre, et qui ressemble à du « hors sol » tant que la vie du sol n’a pas mélangé tout ça:
Apport de 15-20cm de compost de déchets verts, si possible dans un coffrage bois pour rester en place sur le long terme et semis/plantation dedans. Comme la Ferme des Buis l’a pratiqué (Corentin Moriceau, super vidéo msv sur leur GAEC dans la Drôme).
L’itk proposé par la ferme des buis me passionne au niveau de ce qui s’est passé dans l’évolution des MO stables et labiles: Alors même que seul un apport de compost de déchet vert a été fait sur les planches, donc un apport yper pauvre en nutriments (compensé par la ferti azotée mise localement, mais ça n’entre pas en compte ici), on trouve de la MO labile en augmentation sur les zones cultivées. Ils expliquent cela par l’entretien des passe-pieds enherbés et tondus. La vie du sol mélangerait la MO issue de ces tontes sous nos pieds et jusque dans les zones de culture. Emmenant ainsi les nutriments issus des tontes sur les zones cultivées. Ça fait un engrais vert permanent entre les planches, et si vraiment les nutriments « se baladent » entre les passe-pieds et les planches, ça fait un système de ferti de fou!
Certains ont-ils des retours d’expérience sur ce type de pratique?

Verriez-vous de meilleurs scénarii à mettre en oeuvre? Gardant à l’esprit que je n’ai pas de tracteur pour le moment.

Un grand merci d’avance à ceux qui me répondront!

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@victor.walspeck @aude.rives ?

pour ma part, comme Konrad, je ne suis pas « fan » du compost de déchets verts, je préfère utiliser le déchet vert frais non composté.
un bon paillage de déchets verts (20cm épais sur 3m de diamètre) sous les fruitiers chargés les aide bien à conserver l’eau et à se nourrir, plus tôt on paille, mieux c’est (pour les pérennes)
j’ai eu un bon résultat cette année en faisant cet hiver un petit andain de chutes de fumier tombé à côté de la benne lors du curage de la stabu, en nettoyant la cour j’ai chargé ces chutes dans le godet du tracteur et j’en ai fait un petit andain posé direct sur l’herbe (fumier frais+boue+restes de fumier des curages précédents avec quelques vers) d’environ 50cm de haut sur 70cm de large, 4 à 5 mois plus tard c’était plein de vers de compost, on a planté les tomates de chaque côté de l’andain sans aucun travail du sol et malgré le printemps plutôt « frisquet » elles sont magnifiques, j’essaierai de vous mettre des photos.
par contre je ne vois pas comment réussir un semis d’engrais vert à la volée sans travail du sol à moins d’avoir occulté avec de la bâche plastique suffisamment longtemps.
quand aux analyses de sol , je n’y connais rien vu que je n’en fais JAMAIS (depuis 44 ans de bio)

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