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Nous avons fait une visite de ferme le 26/10/2021 :
FOCUS GIEE ENHERBEMENT :
Pour lui : zero enherbement n’est pas un objectif : il accorde un bienfait aux plantes spontanées → Sa logique est de comprendre comment intervenir pour tirer le meilleur des plantes spontanées mais offrir une avance à la culture implantée.
Toute culture implantée se ferait dépasser par les spontanées et perdrait la compétition du sol et de l’espace.
Plantes spontanées bien canalisées = Biomasse spontanée : ressource de matière organique : la ferme du château est sans apport en extérieur depuis 1999 (apport : ce qui pousse sur place) . Sous serre : logique différente : pas de mécanisation, système d’apport de fumier de vache pour création de couche chaude pour semis : système de rotation apport de fumier de vache : compostage (avec éléments biodynamiques) donc production de chaleur —> couche chaude pour semis précoces : légumes d’été 1 an ----> Compost pour semis
—> Machine auto construite pour faucher et laisser sur place les plantes spontanées autours des cultures : permet une sorte de binage / butage des adventices pour les faucher, les enterrer et permettre l’avance à la culture implantée tout en nourrissant le sol. (aimerait à moyen terme l’utiliser en traction animale : possible de l’utiliser “seul” alors que pour l’instant nécessité d’être à 2 (1 sur tracteur + 1 sur machine))
Différents outils lui sont disponibles pour faucher à divers niveaux de précision : du tracté comme la machine auto construite décrite ci dessus - Débroussailleuse - outils manuels comme un taille-bordure pour passer entre les plants avec précision. Important pour gérer son enherbement dans sa logique culturale de conserver les pousses spontanées pour nourrir le sol.
Un autre point important de cette manière de contrôler l’enherbement par la pousse de biomasse spontanée est qu’elle est rendue possible de par les plantes qui la compose naturellement sur SON TERRAIN A LUI : Certaines spontanées sont trop complexes à endiguer et leur montée à graine serait bien sûr problématique : cette technique culturale lui est permise par une flore gérable (mouron, panique(peu pour le moment mais ingérable si trop présente), quelques chardons).
Également, deux autres problématiques sont soulevées par cette démarche culturale :
- La compétition en lumière : En Normandie c’est un facteur limitant. Particulièrement bien sûr pour les plantes demandeuses en lumière comme le fenouil et les carottes. Pour parer à la problématique, la planche sera nettoyée au pyrodésherbeur 1 jour avant le début de la levée des carottes : toujours dans le but d’octroyer à la culture visée une avance sur les adventices compétitrices. Dans le cas du fenouil, la question de la compétition lumineuse est due aux associations de culture que fait souvent Didier : Les fenouils sont par exemple plantés au milieu des choux : il est alors important de prévoir le bon écart de tant d’implantation des deux cultures pour que les choux ne soient pas trop développés et ne privent donc pas le fenouil, très demandeur, de source lumineuse ce qui limiterait fortement sa croissance.
- La compétition en eau : si présence d’adventices volontaires il est forcément nécessaire d’arroser plus puisqu’une part de l’irrigation sera puisée par celles-ci. Le terroir étant humide et pluvieux, cette compétition est moins problématique à la ferme du château qu’il pourrait l’être ailleurs.
FOCUS
Valorisation de la biodiversité : PAS DE VOILES SUR L’EXPLOITATION ; Exemple du poireau : mouche du poireau présente ; prédateur : syrphe : nécessite la présence de fleurs : laisse une partie des spontanées (gérables) monter à fleur pour les attirer : résultat = 1 syrphe par poireau. Également volonté d’avoir assez d’abeilles pour les multiplier dans l’intérêt de la biodiversité. Pas d’utilisation phyto.
Biodynamie : Expérimenter autour de ce sujet a été la motivation de D. Delaporte pour s’installer en tant qu’exploitant maraîcher : les tests continuent.
Traction animale : Didier souhaiterait s’essayer à la traction animale : l’une de ses vaches croisée normande/nantaise semble être d’un comportement qui s’y prête : permettrait l’utilisation d’outils tractés “seul” avec l’animal car guidé par la voix. Intérêt pour la relation entre l’Homme et l’animal également.
Compost : système d’apport de fumier de vache pour création de couche chaude pour semis : sous serre : système de rotation = apport de fumier de vache : compostage (avec éléments biodynamiques) donc production de chaleur —> couche chaude pour semis précoces : légumes d’été 1 an ----> Compost pour semis. Voudrait à terme produire plus de compost dans le but de proposer un lit de compost pour l’implantation des cultures en extérieur : pas sur toute la planche : strictement pour limiter l’enherbement puis la compétition au pied du plan, faciliter le désherbage aux différents outils, l’apport d’éléments nutritifs. Didier n’est pas satisfait du compost de déchet vert.
Enherbement : données additionnelles :
- Sétaire et digitaire : Spontanées qu’il juge problématiques : Didier n’exclut pas de se permettre une pratique biodynamique visant à incinérer les graines puis les épandre sous forme de cendres en doses homéopathiques sur la parcelle pour limiter leur propagation.
- D’autres adventices problématiques peuvent survenir, c’est le cas de l’emblématique Rumex. Une levée de rumex pour Didier sur sa ferme est généralement symptomatique d’une battance qui compacte le sol et crée l’asphyxie en profondeur. Le Rumex étant décompactant , il lève dans l’objectif de pallier à cette asphyxie. —> Didier passe le tracteur avec l’Actisol : il se débarrasse des rumex en levée grâce aux grilles en surface puis décompacte également le sol grâce aux 3 dents, répondant ainsi aux 2 problématiques, sans mélanger les couches du sol. (outil autoporté, ne compacte pas le sol plus que l’action du passage tracteur).
Dans l’idéal : Didier aimerait qu’il soit possible de cultiver sous un couvert de plantes spontanées tout en conservant sa technique de fauche. Nécessité alors d’orienter sa flore spontanée vers des plantes aisément gérables. L’objectif résulterait en un non travail du sol.