Discussion - Implanter des cultures intermédiaires attractives pour les auxiliaires

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Bonjour,

Lorsque nous proposons de planter des arbres dans un domaine viticole, par exemple, des pommiers… les vignerons réagissent en prétextant que ca va attirer les oiseaux.
Que répondre?
D’avance, merci pour votre (vos) réponse(s)

Bonjour,
Il est toujours très difficile de changer des habitudes, surtout chez les anciens et les citoyens n’ayant pas reçu d’éducation à l’écologie (la science, pas juste le militantisme).
Appuyer ses dires avec des chiffres et des documents scientifiques est une base solide.
Je suis ouvrier maraîcher en seine-maritime, près des falaises, et le terrain est au coeur d’une zone fortement utilisée pour les grosses cultures (patates - maïs d’ensilage - blé - betteraves - lin). Il reste très peu de zones bocagères, de bois, etc. Nous avons vu une augmentation des cultures intermédiaires, mais l’essentiel reste une agriculture classique, pesticides et engrais étant la norme. Dans notre terrain, nous avons ajoutés énormément de haies. Quelle que soit la culture, les oiseaux seront un allié autant qu’un ravageurs. Protéger certaines cultures est nécessaire, c’est tout. Comme quand on protège ses poules des renards, comme quand on protège ses moutons des loups. Ne pas le faire, c’est s’attendre obligatoirement à une prédation. Le choix est simple: soit on tue tout ce qui vit autour de nous par prévention -ce qui se fait depuis des générations), soit on se sert de notre intelligence humaine, et on vit « avec » et non « contre » le vivant.
Ajouter des arbres n’a pas qu’une vocation de lutte biologique, c’est aussi (et surtout, en fait) ajouter des logis, et de la nourriture pour les animaux. Si l’oiseau s’attaque à nos cerises et autres fruits, c’est qu’il n’a rien d’autre à manger. En cas de fortes chaleurs (ce qui va continuer d’arriver dans tout les cas), c’est une source d’eau. Les essences à implanter prennent toute leur importance: Que mange les oiseaux en priorité ? Que préfèrent-ils ? Une seule essence ne suffira pas, et ajoutera une autre déstabilisation. Beaucoup d’arbres que l’on ne pante pas ou plus - uniquement car les humains ne les consomment pas et sont donc économiquement « inutiles » - sont essentiels à l’écologie des oiseaux. Eux, ils s’adaptent, et ils ont faim, autant que nous. Selon les espèces d’oiseaux présentent dans les environs, il faut leur fournir de quoi faire. Ils s’attaqueront à la plupart des cultures, mais comprendront vite lesquels sont « libres ». Cela prendra quelques années, mais ils le feront. Le principal ennemi est l’économie, ou la peur de « perdre de l’argent ». Mais en plantant des arbres, on gagne en biodiversité, en qualité du sol, en rafraîchissement de l’atmosphère immédiat, et finalement en coût d’intrants chimiques et mécaniques. On gagne donc en qualité à tout les niveaux. Et si ça veux dire laisser une petite part des cultures aux animaux, est-ce un drame ? Dans nos parcelles maraîchères, il y a quelques lièvres, quelques chevreuils, des mulots partout, et des insectes ravageurs. Nous les contrôlons. En tout cas nous essayons de nous adapter. Et les résultats sont là, assurément.
Au final, les législations sont déterminantes. C’est surtout sur ça qu’il faut accentuer les débats, et forcer les gouvernements soi-disant démocratiques à se passer d’une globalité débilitante (PAC) pour gérer les choses localement et intelligemment.
<3

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Bonjour ,
Merci pour votre réponse. Je suis persuadée que L’education des jeunes est essentielle.
A priori, il reste tellement peu d’oiseaux que cela ne constitue plus un problème pour les vignerons.
Comment a-t-on pu utiliser à profusion tant de pesticides pour en arriver là ?
La pression économique en est en effet la 1ere cause.
J’ai pu constater avec effroi l’action à long terme du Roundup.
Un changement de paradigme est nécessaire à notre survie.
Notre fondation naissante, Edugreen, aide des projets sur 2 pôles : l’arbre et l’éducation.
Nous espérons contribuer , de notre mieux, à changer les habitudes…

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